Bruxelles, le 18 octobre 2021/OEACP:La 15e Conférencequadriennale de la CNUCED* (CNUCED15), qui s’est déroulée du 3 au 7 octobre, a adopté un accord visant à promouvoir une reprise inclusive et résiliente dans les pays en développement, qui se heurtent actuellement à un accès inéquitable aux vaccins anti-COVID-19, à une crise de la dette, à une urgence climatique et à d’autres défis sans précédent.

Pour la première fois, la grande Conférence mondiale des Nations Unies sur le commerce et le développement s’est déroulée, de manière virtuelle, dans un petit État en développement, avec des événements organisés simultanément à la Barbade, à Genève et dans 16 pays en développement. Elle a été inaugurée à la Barbade le 4 octobre par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, entouré du Premier ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, du Président du Kenya, Uhuru Kenyatta, et de la Secrétaire générale de la CNUCED, Rebecca Grynspan.

Au cours de la Conférence, dont le thème était «De l’inégalité et de la vulnérabilité à la prospérité pour tous», le Premier ministre Mottley et d’autres représentants de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont mis l’accent sur des questions auxquelles se trouve confrontée la région, qui est composée de petits États insulaires en développement (PEID).

Les États membres ont adopté plusieurs documents, notamment:

• la déclaration politique, intitulée L’esprit de Speightstown;

• le Pacte de Bridgetown définissant le programme de travail quadriennal de la CNUCED pour la redynamisation et le renforcement de l’Organisation;

• la Déclaration ministérielle du Groupe des petits États insulaires en développement (PEID) exposant les priorités de ces pays; et

• l’Accord de la Barbade issu du Forum sur l’économie créative et la numérisation.

L’esprit de Speightstown

Élaborée sous l’égide du gouvernement de la Barbade, la déclaration politique de la CNUCED15, intitulée L’esprit de Speightstown, souligne que: «… une reprise mondiale complète ne sera pas possible sans une coopération internationale plus étroite, et tant que la pandémie n’aura pas reculé dans chacun des pays.»

La déclaration affirme que la crise mondiale offre aux pays l’occasion de redoubler d’efforts pour passer de l’inégalité et la vulnérabilité à la prospérité pour tous, et prévient que le statu quo ne permettra pas à l’économie mondiale de rebondir, d’éviter d’autres dégradations environnementales, ou de permettre aux populations de vivre dans la dignité, encore moins de remettre le processus de développement sur les rails.

Les États membres de la CNUCED ont appelé à se pencher d’urgence sur plusieurs priorités, à savoir: la revitalisation du multilatéralisme; les inégalités dans et entre les pays; les vulnérabilités des pays en développement, notamment les PEID; le financement du développement durable; le processus décisionnel et la participation aux travaux des institutions internationales; la coopération sur les questions fiscales; et le fossé numérique.

Le Pacte de Bridgetown

Adopté par les 195 États membres de la CNUCED, lePacte de Bridgetown définit une feuille de route pour une transformation des économies fondée sur la diversification économique, le règlement de la question du fardeau insoutenable de de la dette des pays en développement, des économies plus durables et plus résilientes, des financements accrus pour le développement, et une reconfiguration du fonctionnement futur du multilatéralisme.

Il rappelle les circonstances inédites dans lesquelles la CNUCED15 s’est déroulée, ainsi que le terrible bilan mondial de la pandémie de COVID-19, le basculement consécutif de millions de personnes dans une pauvreté extrême, et les inégalités sous-jacentes dans et entre de nombreux pays en développement.

Le Pacte de Bridgetown souligne la nécessité de redynamiser et de revitaliser le mécanisme intergouvernemental de la CNUCED, ainsi que le rôle de l’ONU en tant qu’instance appropriée pour un dialogue multilatéral sur le développement durable, étant donné l’universalité de sa composition et son engagement à placer le développement durable au cœur de tous les processus aux niveaux multilatéral, régional et bilatéral. Le document souligne également les dimensions politiques de problématiques telles que la coopération en matière fiscale en lien avec la lutte contre les flux financiers illicites, ainsi que la nécessité de veiller à ce que les mesures internationales en matière de transparence fiscale et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme soient appliquées de manière non discriminatoire, juste et équilibrée, et à ce que la CNUCED ait un rôle à jouer dans le règlement de ces questions.

Le Premier ministre de la Barbade, Mme Mottley, qui présidera la CNUCED durant les trois prochaines années, a indiqué que la CNUCED continuerait à travailler en collaboration avec d’autres organismes nationaux, régionaux et mondiaux. Elle a également clairement exprimé sa volonté de faire en sorte que la CNUCED XV produise des résultats concerts qui seront bénéfiques pour la Barbade, les autres États membres de la CARICOM, et la communauté internationale, et qui iront dans le sens de l’intérêt commun de l’humanité.

Le Premier ministre de la Barbade a tout particulièrement souhaité que la CNUCED poursuive la recherche sur le commerce électronique et le commerce numérique, ainsi que les travaux sur la «reconstruction et la déconstruction» des inégalités, l’élimination des rigidités dans le ratio dette-PIB, la souplesse budgétaire requise ; la garantie d’un accès plus équitable aux biens publics, notamment les vaccins; et la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Mme Mottley a exhorté la communauté internationale à prendre en compte les réalités des pays en développement et des petits États insulaires en développement, en particulier leur exposition à la crise climatique, et la nécessité de financements accrus au titre de l’adaptation aux impacts de plus en plus néfastes du changement climatique, et de la gestion de la dette.

Le Président Kenyatta du Kenya, également Président en exercice du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’OEACP, a appelé la communauté internationale à s’unir pour œuvrer ensemble à l’instauration d’un système multilatéral fonctionnel. «Aucun gouvernement, aucun organisme multilatéral ne peut faire face seul aux menaces planétaires», a-t-il déclaré. «Nous devons travailler ensemble, dans un esprit de solidarité, si nous voulons réussir».

Sources : Elizabeth Morgan, Jamaican Gleaner – Service de presse de la CNUCED

*CNUCED – Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

CNUCED15

Photo: CNUCED