Bruxelles, 30 mars 2016/ ACP: Au terme d'une réunion de deux jours du sous-comité ACP du Développement durable, un projet de plan d'action couvrant la période 2016-2020 a été élaboré pour les 79 États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique membres du Groupe ACP en vue de renforcer la riposte mondiale face au changement climatique dans le cadre du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.
Lors de cette réunion, qui s'est tenue les 22 et 23 mars 2016 sous la présidence de l'ambassadeur de Namibie, S.E. Dr Kaire Mbuende, les représentants des principales institutions invitées ont souligné la nécessité d’engager des actions à la suite de l'accord historique conclu à la COP 21, ainsi que l'appui à fournir pour que celles-ci soient couronnées de succès.
Le plan d'action en question, qui sera soumis à l’approbation du Comité des ambassadeurs, porte sur les domaines suivants: les contributions déterminées au niveau national pour atteindre les objectifs en matière de hausse des températures, les pertes et les dommages causés par le changement climatique, les mesures d'atténuation et d'adaptation, le transfert de technologies, le renforcement des capacités, le financement et le suivi de la mise en œuvre de l'Accord de Paris.
Dans la perspective de la prochaine Conférence des Parties (COP 22) sur les changements climatiques prévue du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, au Maroc, l'ambassadeur de ce pays, M. Aziz Mekouar, qui est chargé des négociations multilatérales, a invité les pays ACP à ratifier l'Accord de Paris dans les meilleurs délais.
Cet Accord sera ouvert à la signature des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) du 22 avril 2016 et au 21 avril 2017. A cet effet, une cérémonie de haut niveau se tiendra le mois prochain à New York.
"Cette année sera consacrée à l'action et à la mise en œuvre, et nous voulons que la COP 22 soit une COP d'action", a déclaré à l’assistance l'ambassadeur du Maroc.
Le Secrétaire exécutif adjoint de la CCNUCC, M. Richard McKinley, a pour sa part souligné qu'à tous les niveaux du processus décisionnel, l'Accord de Paris marque le passage d'une "phase législative" vers une "phase réglementaire" dans la mise en œuvre et les négociations techniques.
"C’est une évolution psychologique importante, car on passe de l’étape de « sommes-nous tous d’accord ? » à celle de « comment pouvons-nous atteindre notre objectif ? ". Au niveau international, des discussions techniques seront engagées sur des questions cruciales telles que la transparence, les flux financiers et le renforcement des capacités. Sur le plan national, les pays doivent commencer par définir les modalités de mise en œuvre des plans d'action de lutte contre le changement climatique qui ont été présentés dans le cadre de l'Accord de Paris".
Appui à la lutte contre le changement climatique
La question de l'appui et du financement permettant de faciliter une transformation au niveau mondial a été débattue de façon approfondie.
"Les mesures de lutte contre le changement climatique ne sauraient être mises en œuvre sans les ressources techniques et financières requises… Pour appuyer les pays ACP, il sera crucial de mobiliser des sources de financements diversifiées, notamment publiques, privées, bilatérales, multilatérales et innovantes."
Dans le cadre de l'enveloppe intra-ACP du 11e Fonds européen de développement, un montant de 475 millions d'euros est prévu pour a lutte contre le changement climatique, le renforcement de la résilience et la protection de l'environnement dans les pays ACP. Cette dotation s'ajoute à l'appui fourni aux niveaux régional et national.
Le Commissaire européen chargé de l'Action pour le climat et l'énergie, M. Miguel Arias Cañete, a réitéré la volonté de l'Union européenne d’honorer sa part de l’engagement pris par les pays développés de consacrer 100 milliards de dollars par an d’ici à 2025 à la lutte contre le changement climatique.
Afin de stimuler davantage les investissements privés, l'UE agira en collaboration avec la Banque européenne d'investissement (BEI) et d'autres institutions européennes afin de mobiliser au moins 2 milliards d'euros sous forme de subvention, ce qui permettra de disposer d'un montant d’investissement pouvant atteindre au total 50 milliards d'euros entre 2014 et 2020. La BEI devrait consacrer 35% de ses prêts aux projets portant sur le climat.
Pour le Commissaire Cañete, "le déblocage de la situation" lors de la COP 21 est à mettre au crédit de l'annonce conjointe du Groupe ACP et de l'UE relative à leurs ambitions climatiques communes, qui a permis de catalyser la "coalition des pays à ambitions élevées" et d’impulser ainsi l'élan vers la conclusion de l'Accord de Paris.
Parmi les autres interventions de haut niveau figurent celles du Directeur général de la FAO, M. Jose Graziano da Silva, du Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas, ainsi que des représentants des agences des Nations Unies, notamment le PNUE, le PNUD et l'UNIDO. Étaient également représentés à cette réunion, des organismes de financement, des centres de recherche, des organisations régionales et les États membres ACP.
Le projet de plan d'action sera finalisé à la lumière des discussions menées au cours de la réunion, en vue de sa présentation au Comité des ambassadeurs ACP.
Photos ci-dessus: l'ambassadeur du Maroc, M. Mekouar (à droite), lors de son intervention en tant que hôte de la COP 22, avec à ses côtés le Président du sous-comité ACP du Développement durable, l'ambassadeur Kaire Mbuende de Namibie (au milieu) et le Secrétaire général ACP, Dr Patrick Gomes;
le Commissaire européen chargé de l'Action pour le climat et l'énergie, M. Miguel Arias Cañete, prononçant l'allocution centrale, aux côtés du Secrétaire exécutif adjoint de la CCNUCC, M. Richard McKinley;
Ci-dessous: Intervenants de haut niveau lors de la réunion post-COP 21 du sous-comité ACP du Développement durable)