Bruxelles, 2 avril 2019/ACP: La Namibie a réitéré son engagement vis-à-vis du partenariat entre les États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et l’Union européenne (UE), et s’est dit prête à faire tout son possible pour respecter et mettre en œuvre les engagements contenus dans l’Accord de Cotonou et, après son expiration en 2020, les engagements qui figureront dans l’Accord post-Cotonou. Tel était le message de M. Tjekero Tweya, Ministre namibien en charge de l’Industrialisation, du Commerce et du Développement des PME, et Président du Conseil des ministres ACP, lors de son intervention devant la 37e session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE tenue à Bucarest, en Roumanie.

« Nous entamons un nouveau chapitre de l’histoire de notre partenariat. Unique en son genre, le futur partenariat ACP-UE adoptera une approche plus politique et stratégique sur l’échiquier international, ce qui permettra à notre coopération de relever des défis qu’un pays, une région ou un acteur agissant seul ne peut surmonter. Par conséquent, il est essentiel que les négociations en cours débouchent sur un partenariat gagnant-gagnant répondant aux aspirations de nos nations et aux objectifs définis, notamment la réalisation d’un développement inclusif », a déclaré M. Tweya, en sa qualité de Président du Conseil des ministres ACP.

Evoquant l’après-Cotonou – à savoir la période qui suivra l’expiration en 2020 de l’Accord de Cotonou signé au Bénin en 2000 entre l’UE et le Groupe ACP – M. Tweya a déclaré que « Le Groupe ACP doit s’atteler à créer des conditions favorables à une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. » Il a ajouté que les efforts consentis doivent être durables sur les plans économique, environnemental et social.
Lors de la 108e session du Conseil des ministres ACP en décembre 2018, le Groupe central de négociation (GCN) a accepté la proposition ministérielle d’inclure des protocoles régionaux dans le nouvel Accord ACP-UE.
« Cette inclusion signifie qu’il y aura un accord principal conclu au niveau ACP-UE qui comportera les valeurs et principes régissant le partenariat entre les pays de l’UE et du Groupe ACP en vue d’accroître leurs niveaux d’affinité. Cet accord principal indiquera aussi les domaines stratégiques prioritaires sur lesquels les deux parties souhaitent collaborer de manière prospective. L’accord comprendra également trois piliers régionaux orientés vers des actions portant sur les besoins spécifiques de chaque région », a souligné le ministre Tweya.
En relevant ces besoins régionaux, M. Tweya a insisté sur la nécessité de développer les chaînes de valeurs agricoles, sur le potentiel inégalé de l’économie bleue et sur l’urgence de faire face au changement climatique.
En outre, il a évoqué la mise sur pied par le Groupe ACP d’un Programme-cadre sur le développement des chaînes de valeur agricoles.
« Ce programme fournira un appui à tous les acteurs de la chaîne de valeur, notamment les exploitations familiales, les petites et moyennes entreprises, ainsi que les femmes et les jeunes. Il s’attaquera aux contraintes liées à l’offre et facilitera la diversification. Le programme contribuera ainsi à renforcer le commerce intra-ACP et à concrétiser les avantages tirés des accords commerciaux signés, tels que les Accords de partenariat économique. J’ai la conviction qu’en œuvrant de concert et en appuyant le développement agricole durable, nous pouvons non seulement améliorer la sécurité alimentaire des populations souffrant de la faim, mais créer également de nouvelles opportunités permettant au Groupe ACP de façonner le monde et de contribuer à des lendemains meilleurs », a affirmé M. Tweya.
Par ailleurs, il a insisté sur l’importance capitale du développement durable de l’économie bleue, en général, et du secteur de la pêche et de l’aquaculture en particulier.
« C’est un secteur essentiel qui sous-tend la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’emploi, les exportations, le commerce et les moyens d’existence de plusieurs pays, notamment les petits États insulaires en développement (PEID). Les exportations de poisson, en particulier, demeurent cruciales pour les PEID, car elles représentent plus de la moitié des marchandises totales exportées par certains de ces pays. En effet, l’on estime à 5,3 milliards de dollars par an la valeur des exportations de poisson ACP vers le marché international, provenant d’au moins 65 pays ACP », a déclaré le ministre.
Evoquant le changement climatique, M. Tweya a souligné que tous les efforts menés dans la lutte contre la pauvreté dépendront en grande partie des mesures prises pour faire face au changement climatique.
« Le Groupe ACP reste fermement convaincu que le changement climatique représente une menace existentielle pour l’humanité. Par conséquent, je salue les engagements forts et l’appui des États membres qui s’attaquent à ce problème de façon urgente et prioritaire. Afin de répondre à l’ambition de combattre le changement climatique, des partenariats doivent être mis sur pied. À titre de rappel, les États-membres ACP auront besoin d’un montant de 2 317 dollars au minimum pour mettre en œuvre leurs contributions déterminées au plan national », a ajouté le ministre Tweya.