Rome, le 14 octobre 2019/ACP/EU/FAO : Le Commissaire européen à la coopération internationale et au développement, M. Neven Mimica, et le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, ont signé aujourd’hui un nouvel accord qui permettra à l’UE de fournir un financement supplémentaire de 9 millions d’euros pour soutenir les activités de l’agence onusienne en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique.
Ce financement servira en particulier à appuyer les efforts que mènent les pays des régions ciblées pour changer durablement les pratiques et politiques agricoles afin d’assurer la conservation et l’utilisation durable de leur biodiversité et de leurs ressources naturelles.
A cet égard, M. Qu Dongyu a déclaré : « Notre appui en faveur d’une plus grande biodiversité et des aliments de meilleure qualité est crucial pour l’atteinte des Objectifs de développement durable. En effet, l’agriculture et la biodiversité sont intimement liées. Le secteur agricole dépend fortement de la biodiversité, mais contribue également à la perte de biodiversité. Ce nouveau programme contribuera à surmonter les obstacles socioéconomiques et politiques qui empêchent les pays et les agriculteurs d’adopter, en matière de biodiversité et de gestion des produits chimiques, des pratiques et des stratégies agricoles basées sur des écosystèmes. »
De l’avis du Commissaire Mimica : « La nature est menacée, et le monde a besoin de pratiques agricoles plus durables pour stimuler la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la croissance économique, tout en préservant les précieuses ressources naturelles de la planète. Je suis ravi d’annoncer ce financement supplémentaire tout juste deux jours avant la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation. C’est l’illustration, une fois de plus, de l’engagement ferme de l’UE à collaborer avec les pays ACP partenaires à ces fins spécifiques. »
Pour sa part, Secrétaire général du Groupe ACP, S.E. Patrick I. Gomes, a déclaré : « Je me félicite de ce nouveau projet qui revêt une importance capitale pour les pays ACP. Conserver la biodiversité et réduire la pression sur les ressources naturelles et les écosystèmes, tout en luttant contre le changement climatique, sont des actions plus que jamais importantes pour notre alimentation, notre santé, notre planète et notre survie. »
L’accord signé aujourd’hui s’inscrit dans le cadre d’un programme d’appui plus large de l’UE, qui vise à promouvoir la durabilité environnementale dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique par une gouvernance environnementale plus solide et la mise en œuvre d’accords multilatéraux sur l’environnement, tels que la Convention sur la diversité biologique.
En outre, ce programme veut remédier à certaines pratiques agricoles parmi les moins durables, telles que l’utilisation de pesticides hautement nocifs, et à renforcer les pratiques et approches basées sur des écosystèmes, qui sont favorables au contrôle naturel des parasites et à la protection des agents pollinisateurs et d’autres organismes bénéfiques. Parmi les approches basées sur des écosystèmes agricoles figurent notamment l’agriculture organique, la restauration des terres et la gestion des espaces naturels, l’agroforesterie, la gestion intégrée des parasites, la réduction des risques liés aux pesticides et la conservation de la diversité des cultures locales.
Des partenariats avec le secteur privé et la société civile serviront de catalyseurs pour la mise en place de systèmes agricoles plus durables. De plus, les institutions régionales et nationales redoubleront d’efforts pour élaborer et mettre en œuvre des politiques agricoles qui renforcent la biodiversité, tout en garantissant le maintien de la productivité et de la rentabilité.
Contexte
La perte progressive de la couverture végétale due à de mauvaises pratiques de gestion des terres a provoqué une dégradation dramatique des ressources en terre et en eau et, dans des cas extrêmes, la désertification. Les modèles agricoles intensifs exercent une pression supplémentaire sur les ressources naturelles, et les tendances mondiales concernant le changement climatique, l’urbanisation et la croissance démographique aggravent la situation.
Chaque année, 12 millions d’hectares de terres perdent leur capacité productive à cause de la sécheresse et de la désertification.
Ce programme de renforcement des capacités au profit du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) est le fruit d’un partenariat entre la Commission européenne, les pays ACP, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Il tire parti des réalisations d’une précédente coopération entre l’UE et les pays ACP. Le programme a aidé plus de 3 200 bénéficiaires dans 35 pays ACP, notamment des responsables gouvernementaux, la société civile, le secteur privé et les communautés rurales.
Les deux premières phases du programme ont permis à de nombreux pays ACP de prendre en compte en compte les questions touchant la gestion environnementale dans leurs institutions et leurs plans nationaux de développement. Par exemple, le programme a soutenu la mise au rebut de plusieurs tonnes de pesticides périmés, et renforcé les procédures d’évaluation des risques liés aux pesticides dans plusieurs pays ACP. Il a également influencé positivement les dialogues mondiaux sur la nécessité de la bonne gouvernance et de la cohérence des politiques en vue de protéger la biodiversité.
En conséquence, le secteur agricole a pu mettre en œuvre plus efficacement les conventions pertinentes sur la biodiversité et la gestion des produits chimiques et des déchets. En même temps se profile désormais l’urgente nécessité d’une approche plus concertée pour s’attaquer à l’impact environnemental de l’agriculture. Le programme ambitionne dès lors d’obtenir des résultats importants en matière de préservation de la biodiversité, afin de contribuer de façon significative aux efforts mondiaux déployés en prélude à la Conférence des Parties à la CBD (COP 15) en 2020, et constituera une base solide pour la mise en place d’un cadre mondial ambitieux sur la biodiversité après 2020.