NEW YORK (IDN) – Plus de la moitié des membres de l’ONU ont adopté une déclaration commune en faveur de l’Agenda 2030, un ensemble de 17 objectifs de développement durable approuvé par la communauté internationale en septembre 2015, et de l’Accord de Paris sur le changement climatique adopté quelques mois plus tard.
La déclaration commune du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et de l’Union européenne (UE) revêt une grande importance, en ce sens qu’elle affirme l’engagement d’un groupe de pays représentant collectivement 1,5 milliard de personnes, soit un cinquième de la population mondiale, en faveur de l’Agenda 2030.
« Reconnaissant les liens qui existent entre le développement durable et l’action pour le climat, nous RÉITÉRONS notre ferme détermination à mettre en œuvre pleinement et efficacement l’Accord de Paris sur le changement climatique », peut-on lire dans cette déclaration qui a été présentée le 24 septembre 2019 lors d’une conférence de presse.
Le Groupe ACP et l’UE réitèrent également leur engagement commun à « MOBILISER, conformément au Programme d’action d’Addis-Abeba adopté en 2015, un large éventail moyens de mise en œuvre, dans un esprit de partenariat ».
Ce Programme d’action jette des bases solides pour l’appui à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en établissant un cadre global pour le financement du développement durable alignant tous les flux financiers et toutes les politiques de financement sur les priorités économiques, sociales et environnementales.
La déclaration commune ACP-UE reconnaît « l’importance de la mobilisation de ressources nationales, du financement du développement, de l’efficacité du développement et du renforcement des partenariats existants tels que la coopération Nord-Sud et la coopération Sud-Sud et triangulaire, y compris les partenariats multipartites, pour la mise en œuvre efficace de l’Agenda 2030 et de l’Accord de Paris ».
Elle affirme par ailleurs que « l’instauration de partenariats multipartites, y compris des partenariats public-privé, est essentielle pour la diversification et la transformation des économies des pays ACP et des États membres de l’UE. »
L’accent mis sur les ODD et l’action pour le climat dans cette déclaration ACP-UE a un lien
avec deux activités principales de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies actuellement en cours, à savoir le Sommet sur l’action pour le climat du 23 septembre, et le Sommet sur les ODD organisé les deux jours suivants.
Comme l’a déclaré le Secrétaire général du Groupe ACP, Dr Patrick I. Gomes, lors du Forum du commerce des Nations Unies organisé du 9 au 13 septembre 2019 à Genève dans le cadre de la session « Action pour le climat et changement climatique », le changement climatique constitue le plus grand défi pour la réalisation du développement durable sur la planète Terre. Ainsi, la dure réalité est que ses répercussions néfastes sont plus graves dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables.
Les sécheresses, la désertification, les ouragans, les inondations, les pertes agricoles, la raréfaction des ressources en eau et la montée du niveau des mers préoccupent profondément le Groupe des États ACP, dans la mesure où leur impact sur les vies et les moyens de subsistance restent considérables dans bon nombre de ses pays membres.
Les deux cyclones tropicaux meurtriers qui ont successivement frappé l’Afrique australe cette année en mars et en avril en sont une preuve flagrante. Idai et Kenneth, qui ont déferlé sur le Mozambique respectivement en mars et en avril, sont en effet considérés comme deux des cinq cyclones les plus dévastateurs que ce pays ait jamais connus.
Le cyclone Kenneth est par ailleurs reconnu comme la pire tempête qui ait jamais frappé le continent africain. Ces deux cyclones ont causé des dégâts sans précédent, détruit les vies de 2,2 millions de personnes, et coûté la vie à au moins 700 autres au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe (selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Organisation des Nations Unies). Kenneth a également occasionné des dommages considérables dans les îles des Comores et en Tanzanie.
Le partenariat ACP-UE s’efforce d’établir une coopération politique plus étroite sur la scène internationale pour relever les défis mondiaux, et aspire à devenir un bel exemple de multilatéralisme comme pierre angulaire d’un ordre mondial fondé sur des règles.
Dr Gomes a également souligné que des centaines de milliers de personnes avaient été déplacées en Afrique australe. Elles ont dû être regroupées dans des camps de transit où l’accès à l’eau potable et aux services d’hygiène est limité, voire inexistant, ce qui accroît les risques de maladies hydriques. Ainsi, le risque d’une épidémie de choléra est élevé, avec plus de 7 000 cas répertoriés à ce jour au Mozambique.
Dans ce contexte, et comme indiqué en septembre 2018 au début des négociations en vue d’un nouvel accord de partenariat ACP-UE (post-Cotonou), le partenariat ACP-UE « s’efforce d’établir une coopération politique plus étroite sur la scène internationale pour relever les défis mondiaux, et aspire à devenir un bel exemple de multilatéralisme comme pierre angulaire d’un ordre mondial fondé sur des règles. Concrètement, il s’agira surtout d’œuvrer conjointement à la réalisation des Objectifs de développement durable.
Photo: De gauche à droite : Kamina Johnson Smith, Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de la Jamaïque ; Neven Mimica, Commissaire européen à la Coopération internationale et au Développement ; Mamadou Tangara, Ministre des Affaires étrangères de la Gambie ; et Patrick I. Gomes, Secrétaire général du Groupe des États ACP.
Pour en savoir plus sur la déclaration et la conférence de presse :