Bruxelles, le 30 août 2021/OEACP : S.E. M. Mário de Azevedo Constantino, ambassadeur de la République d’Angola, a pris le relais de la présidence du Bureau du Comité des ambassadeurs de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) qui lui a été passé par le Président sortant, S.E. M. Moses Kouni Mose, Ambassadeur des Îles Salomon, lors de la réunion des Bureaux sortant et entrant tenue le 16 juillet 2021.

L’ambassadeur Constantino avait été présenté au Comité des ambassadeurs lors de sa 933e réunion tenue le 17 novembre 2020. Il remplace l’ancien ambassadeur, S.E. M. Georges Rebelo Pinto Chikoti, actuellement Secrétaire général de l’OEACP.

Diplomate chevronné, l’ambassadeur Constantino a remarquablement servi son pays, en tant que ministre des Affaires étrangères et au sein de plusieurs missions diplomatiques, pendant plus de 30 ans. Il a entre autres occupé le poste de représentant de la mission permanente de son pays auprès du Bureau des Nations Unies à Genève, où il a travaillé en collaboration avec un certain nombre de bureaux onusiens.

Avant sa nomination à Bruxelles, l’ambassadeur Constantino a occupé le poste de Directeur des affaires multilatérales au ministère des Affaires étrangères de son pays.

Le service de presse a eu avec le nouveau Président un entretien portant sur ses opinions et sur ses attentes pour les six prochains mois de son mandat.

Presse OEACP: Monsieur l’Ambassadeur, le 1er août 2021, vous avez commencé votre mandat de Président du Comité des ambassadeurs de l’OEACP. Quelles sont les principales priorités de votre présidence ?

Ambassadeur Constantino: Je vous remercie de m’avoir invité à cet entretien. Je tiens à remercier sincèrement les ambassadeurs de la région Afrique australe de l’OEACP pour l’occasion qui m’est donnée de présider le Comité des ambassadeurs au cours des six prochains mois. Comme vous le savez, la coordination du Comité des Ambassadeurs et du Conseil des Ministres par la République d’Angola est un privilège pour nos pays d’Afrique australe.

Pour la République d’Angola, c’est un grand honneur de pouvoir présider ces deux importants organes de l’OEACP. En outre, comme entériné par le 9e Sommet des chefs d’État et de gouvernement qui s’est tenu en décembre 2019 à Nairobi, en République du Kenya, la République d’Angola accueillera le 10e Sommet en 2022, et assurera la présidence de l’OEACP pendant les trois années suivantes.

Pour en revenir à votre question, les principales priorités de notre présidence découlent de celles de l’OEACP, à savoir les tâches que le Président sortant du Comité des ambassadeurs nous a confiées, les consultations entre les ambassadeurs de la région Afrique australe de l’OEACP, et certaines directives de Son Excellence Monsieur le Ministre des Relations Extérieures de la République d’Angola.

Plus précisément, ces principales priorités sont les suivantes:

  • La suite à donner au relevé des questions et tâches en instance établi par le Bureau sortant, qui ont été transférées au Bureau entrant du Comité des ambassadeurs;
  • L’inventaire et l’évaluation de l’état de mise en œuvre des décisions du 112e Conseil des Ministres;
  • La préparation de la 113e session du Conseil des Ministres;
  • Le lancement des préparatifs en vue du 10e Sommet des chefs d’État et de gouvernement; et
  • La mise en œuvre du nouvel Accord de partenariat OEACP-EU.

Comme vous pouvez le constater, les priorités ci-dessus font partie du Plan d’action du Comité des ambassadeurs pour la période couverte par notre mandat de six mois. En tant qu’organe consultatif du Conseil des ministres, nous mettrons l’accent sur les initiatives liées au processus de mise en œuvre du nouvel Accord de partenariat OEACP-EU. Cette activité fera partie des priorités de la présidence angolaise.

Presse OEACP: Quels sont les principaux défis et opportunités de votre présidence ?

Ambassadeur Constantino: Vous vous souviendrez que le 9e Sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays ACP a transformé le Groupe ACP en une organisation internationale établie en vertu du droit international, appelée Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), et dotée d’une personnalité juridique. Un tel changement et une telle transformation ont apporté leur lot de défis et d’opportunités.

L’un des principaux défis pour l’OEACP est sa santé financière. Nous savons que l’Union européenne financera l’organisation par le biais de l’Instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale, également connu sous le nom de IVDCI – L’Europe dans le monde. L’enveloppe financière allouée à l’OEACP est-elle suffisante pour impulser le type de développement que nous souhaitons et pour réduire la pauvreté dans les États membres ? C’est une question qui reste posée.

Comme vous le savez, le manque de ressources financières a été exacerbé par la pandémie de COVID-19 à l’échelle mondiale. Les États membres de l’OEACP doivent s’approprier financièrement l’organisation en payant leurs contributions statutaires, et en consentant également d’autres contributions volontaires. Au lieu de faire peser toute la charge financière sur les épaules de l’UE, les États membres de l’OEACP doivent trouver d’autres alternatives.

Une des meilleures opportunités qui s’offrent à nous est la mise en œuvre efficace de l’Accord de Georgetown révisé. Cet Accord contient, à l’article 31, une disposition prévoyant l’institution et la mise en œuvre d’un fonds de dotation et d’affectation spéciale. En outre, en tant qu’organisation internationale, l’OEACP doit trouver d’autres partenaires pour assurer la sécurité financière nécessaire au financement de ses programmes et projets de développement. Elle doit être financièrement autonome. Sans un financement efficace, tous les projets et programmes de l’organisation deviennent inutiles.

Nous espérons que notre présidence du Comité des ambassadeurs et de l’OEACP seront l’occasion de contribuer une transformation plus profonde et plus efficace de l’OEACP et à l’affirmation de l’organisation sur la scène internationale.

Presse OEACP: Comment l’Angola envisage-t-elle d’accueillir le Sommet ?

Ambassadeur Constantino: Le Président angolais, M. João Lourenço, a créé un groupe de travail chargé de superviser les activités liées à l’organisation du Sommet de 2022. Le ministre angolais des Relations extérieures préside ce groupe de travail, qui dont les membres sont des responsables de certains ministères. Le Secrétaire à la coopération internationale et aux communautés angolaises de l’étranger est le point focal national.

En outre, nous envisageons de créer, au niveau du Comité des ambassadeurs, un groupe de travail des ambassadeurs chargé d’assister le groupe de travail angolais pour les questions liées à l’organisation du Sommet. Cette initiative sera soumise à l’examen du Conseil des ministres.

Le Secrétariat de l’OEACP apporte également son aide pour nous faciliter la tâche. Un certain nombre d’activités ont été planifiées pour le prochain Sommet, à savoir: (i) la négociation et la signature de l’accord relatif au Sommet ; (ii) la tenue d’un séminaire en ligne sur le renforcement des capacités institutionnelles, qui a eu lieu récemment; et (iii) l’identification d’un thème général pour le Sommet.

Nous réitérons notre total engagement et privilégions une approche anticipative. Ainsi, nous collaborons actuellement avec le Secrétariat de l’OEACP dans la rédaction du projet de protocole d’accord relatif à l’accueil du 10e Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’OEACP, qui se tiendra en Angola durant la première quinzaine de décembre 2022.

Presse OEACP: Le COVID-19 continue d’être une menace mondiale. Que peut faire l’OEACP pour aider ses États membres à relancer leurs économies ?

Ambassadeur Constantino: Le COVID-19 est une menace mondiale qui doit être combattue par une forte solidarité mondiale, comme l’a souligné le Président Kenyatta lors du premier Sommet extraordinaire intersessions des chefs d’État et de gouvernement de l’OEACP tenu en juin 2020. Une gestion publique et un leadership efficaces de l’OEACP seront nécessaires pour s’assurer que les vaccins contre le COVID-19 continuent à parvenir aux populations les plus vulnérables.

L’OEACP doit continuer à encourager ses partenaires COVAX à honorer leurs engagements. En outre, et comme je l’ai déjà dit, l’autonomie financière est essentielle pour permettre à l’OEACP de mener à bien ses programmes. Par conséquent, l’OEACP doit continuer à s’efforcer de trouver de nouveaux partenaires, y compris des donateurs non traditionnels, afin de mobiliser des fonds pour soutenir ses États membres.

Les États membres pourraient également être encouragés à identifier les rubriques négligées et dormantes dans leurs programmes, afin d’autofinancer et de compléter leurs budgets nationaux. Une autre approche possible consisterait à soutenir et à renforcer le secteur privé afin qu’il devienne le moteur du développement en créant des emplois et en atténuant l’impact de la pandémie de COVID-19. Surtout, les mécanismes de contrôle et d’équilibre doivent continuer à être renforcés et appliqués pour assurer une gestion efficace des rares ressources disponibles. Voilà comment, de notre point de vue, l’OEACP peut aider les États membres à relancer leurs économies.

La Presse OEACP remercie l’Ambassadeur Constantino et les membres de sa Mission de leur aimable assistance lors de l’interview.