Bruxelles, le 14 février 2018/ ACP – Des stratégies concrètes visant à renforcer le rôle du secteur miner dans la transformation économique des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ont été adoptées cette semaine à Bruxelles, lors d’une réunion de haut niveau consacrée à une réflexion sur des options stratégiques plus efficaces, la création d’emplois durables et l’instauration de liens intersectoriels.
Sous la direction du modérateur, M. Kabine Komara, ancien Premier ministre de la République de Guinée, la réunion de haut niveau sur la mise en valeur des ressources minérales s’est déroulée le 14 février en présence d’éminents entrepreneurs, experts et décideurs venus de pays ACP, sur le thème « Créer des synergies entre la Vision minière pour l’Afrique et le Cadre d’action ACP pour le développement du secteur des ressources minérales ».
Cet événement était organisé conjointement par le Secrétariat ACP et le Centre Africain de Développement Minier – un organe spécialisé de la Commission de l'Union africaine relevant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en charge de la mise en œuvre de la Vision minière pour l’Afrique – et a été précédée d’une réunion de hauts fonctionnaires qui a duré deux jours.
Dans ses observations liminaires, le Secrétaire général ACP, Dr Patrick I. Gomes, a souligné l’importance des débats au regard de l’évolution économique des pays ACP et des enjeux auxquels ils sont confrontés aujourd’hui. Ainsi, la population africaine devrait augmenter de près de 50% au cours des 18 prochaines années pour atteindre 1,8 milliards en 2035, et les ressources minérales seront également davantage sollicitées afin de faire face aux nouveaux besoins liés au logement, aux infrastructures routières, à l’énergie et à d’autres infrastructures faisant appel aux minéraux.
En attendant, huit États insulaires du Pacifique figurent parmi les 20 pays qui, du fait des catastrophes, subissent les pertes annuelles moyennes les plus élevées au monde, en termes d’impact sur leur PIB, et les efforts de reconstruction et de relèvement après les catastrophes ont entraîné une croissance exponentielle de la demande de matériaux de construction.
« Dans la plupart des pays, la croissance est portée par les secteurs de la construction, des mines et du transport. Les interventions dans le secteur minier pourraient dès lors constituer un moyen efficace d’aider les pays à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 définis par l’ONU », a déclaré Dr Gomes.
Dans le même ordre d’idées, le Vice-président de la Commission de l'Union africaine, M. Quartey Thomas Kwesi, a souligné que la dépendance de l’Afrique vis-à-vis des exportations de matières premières brutes présentait un énorme risque pour les économies et le développement.
« Le marché mondial des produits de base est non seulement imprévisible et, de ce fait, peu fiable comme option de développement à long terme, mais peut également faire l’objet de manipulations », a-t-il déclaré. Il a également invité le continent à contribuer davantage à la production de la chaîne de valeur mondiale.
Les ministres ont examiné un rapport établi par les hauts fonctionnaires dont les réunions tenues plus tôt dans la semaine ont drainé plus de 80 participants et parties prenantes venus de plus de 30 pays ACP et trois régions ACP (COMESA/SADC et CEDEAO/UEMOA). Les débats se sont focalisés sur les domaines dans lesquels l’Union africaine, à travers le CADM, et le Groupe ACP peuvent renforcer davantage leur collaboration afin d’atteindre leurs objectifs communs, à savoir :
· resserrer les liens dans la filière minière pour stimuler le développement industriel dans les pays ACP riches en ressources, en développant la chaîne d’approvisionnement ;
· promouvoir l’inclusion financière en faveur des exploitations minières à petite échelle et artisanales ;
· renforcer les capacités en vue de faire face à l’évolution des besoins en compétences dans le secteur minier et dans d’autres secteurs, en instaurant des systèmes novateurs visant à favoriser l’industrialisation et à optimiser la gestion des ressources naturelles ;
· améliorer les informations géospatiales et géologiques afin de donner aux États membres ACP les moyens de tirer profit de l’économie bleue dans le cadre de la Vision minière pour l’Afrique.
Une table ronde rassemblant des ministres et des représentants de haut niveau du secteur privé a également permis d’identifier plus précisément les possibilités en termes de création d’emplois durables et décents, et d’instauration de liens avec d’autres secteurs pertinents. Plusieurs ministres ACP sont venus partager les expériences de leurs pays et exposer les politiques mises en œuvre pour stimuler le secteur minier et en faire un moteur de la croissance économique et du développement durable.
D’éminents entrepreneurs, dont Mme Bridgette Radeba, une sud-africaine propriétaire de mines et une des femmes les plus riches d’Afrique, ont apporté de précieuses contributions aux débats sur la manière dont les décideurs et les dirigeants d’entreprises privées pourraient unir leurs efforts pour promouvoir une nouvelle vision minière pour l’Afrique.
La réunion s’est achevée sur une note optimiste, et un certain nombre de recommandations essentielles relatives au développement du secteur minier dans les pays ACP ont été adoptées. Les participants se sont accordés pour reconnaître que même si d’importants progrès ont été accomplis dans ce domaine, le chemin à parcourir est enclore long.
Un rapport conjoint final de la réunion sera établi par le CADM et le Secrétariat ACP.
(Photos, de haut en bas : le modérateur de la réunion de haut niveau sur la mise en valeur des ressources minérales, l’ancien Premier ministre de la Guinée, M. Kabine Komara ;
Le Sous-secrétaire général ACP, M. Viwanou Gnassounou; le Vice-président de la Commission de l'Union africaine, M. Kwessi Quartey; l’ancien Premier ministre de la guinée, M. Kabine Komara; et le Secrétaire général ACP, Dr Patrick I. Gomes;
Les ministres chargés des Mines et de la Mise en valeur des ressources minérales du Tchad, M. Y. Abassalah ; de la Zambie, M. C. Yaluma ; et du Togo, M. M.D. Ably-Bidamon, aux côtés du magnat su secteur minier sud-africain, Mme Bridgette Radebe;
Le ministre des Transports et des Mines de la Jamaïque, M. L.M. Henry ;
Les ministres des Mines du Cameroun, M. E. Ngwaboubou ; du Ghana, M. B. Oteng-Ngyasi; et de la Guinée, M. A. Magassouba ;
Des décideurs et des dirigeants d’entreprises privées partageant leurs expériences au cours du débat de haut niveau.)
– Service Presse ACP