Bruxelles, 15 juin 2017/ACP : Les exemples de succès au titre du Programme ACP relatif aux produits de base lancé en 2015/2016 ont été présentés lors d’une réunion d’information spéciale tenue hier 12 juin au Secrétariat ACP afin de mettre en exergue les bonnes pratiques et les possibilités pour les agriculteurs et les villages d’améliorer leur productivité, leurs revenus et leurs compétences.
Sous la présidence de M. Viwanou GNASSOUNOU, Sous-secrétaire général ACP chargé du Développement économique durable et du Commerce, les quatre organismes d’exécution du Programme ont pris la parole à tour de rôle pour décrire comment ils tirent parti des approches innovantes pour atteindre l’objectif d’accroître la disponibilité de produits alimentaires et d’assurer des revenus plus élevés pour les petits agriculteurs dans les différentes régions ACP. Trente-six pays du Pacifique, des Caraïbes et de diverses parties d’Afrique profitent directement de ce Programme.
Ainsi, la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) utilise l’approche FBS (Farmer Business School) pour sensibiliser les agriculteurs aux opportunités du marché et mettre en place des pratiques agricoles judicieuses permettant d’améliorer la productivité, le revenu familial et la nutrition. Cette approche est essentiellement fondée sur la prise de décisions axées sur le revenu, en tenant compte des analyses coûts-bénéfices de différentes technologies utilisées pour une culture principale et deux autres cultures vivrières. Dans les cinq pays producteurs de cacao où le programme est mis en œuvre, les agriculteurs formés estiment qu’il est plus facile d’accéder au crédit accordé par les institutions de microfinance. Plus de 50 % des associations d’agriculteurs bénéficiaires ont désormais recours aux achats en vrac d’intrants et pratiquent des ventes en vrac, ce qui a des conséquences positives sur les revenus de leurs membres.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui couvre sept pays africains producteurs de racines et de tubercules au titre du Programme relatif aux produits de base, a expliqué comment l’approche axée sur le marché favorise la croissance de la chaîne de valeur du manioc au Malawi. L’analyse de la chaîne de valeur a conduit à l’identification des processus alternatifs par lesquels les PME rurales pourraient produire des pâtes de manioc humide, comme produits semi-traités destinés à une entreprise de transformation urbaine de plus grande taille. Ce modèle d’entreprise permet la création de valeur ajoutée et de revenus au niveau du village. Afin d’assurer la rentabilité du dispositif, il conviendra d’améliorer les compétences des membres des organisations d’agriculteurs ciblées en matière de gestion d’entreprise et de transformation.
Chargé de la mise en œuvre du volet « Développement de l’industrie de la noix de coco dans les Caraïbes » du Programme, en collaboration avec l’Institut caribéen de recherche et développement agricole (CARDI), le Centre du commerce international (CCI) basé à Genève encourage les acteurs de la chaîne de valeur à s’unir afin d’obtenir des résultats favorables pour tous. Par exemple, en République dominicaine, les alliances mises en place comptent notamment des agriculteurs, des entreprises de transformation, des détaillants et des investisseurs. A l’est du pays, le programme réunit quelque 3 000 agriculteurs qui produisent de la noix de coco et des produits dérivés pour l’industrie hôtelière et touristique. Le Centre du commerce international et CARDI collaborent également avec les entreprises de transformation pour mettre au point de nouveaux produits et adopter les principes de production allégée dans le but d’augmenter la compétitivité des entreprises. En contrepartie de cet appui, et en tant que membres des alliances, les entreprises de transformation s’engagent à acheter les produits des agriculteurs à un prix équitable.
La Communauté du Pacifique, dernier à prendre la parole (et à lancer la mise en œuvre), a souligné l’importance des partenariats et des médias modernes (twitter, facebook, etc.) en ce qui concerne l’information et le partage des connaissances qui contribuent à la réussite des programmes. Les prochaines activités en faveur de la chaîne de valeur de la noix de coco du Pacifique ont également été présentées. Elles comptent notamment des études de marchés, des formations, ainsi qu’un inventaire des options de financement pour l’industrie.
Pendant la séance des questions et réponses, les participants ont sollicité des éclaircissements concernant, entre autres, l’implication des parties prenantes et la mesure dans laquelle la science sous-tend le travail des organismes d’exécution. Lors des débats sur la valeur ajoutée, l’importance de la qualité des intrants destinés à la transformation a été soulignée. Il a également été rappelé que la diversification peut mettre l’accent aussi bien sur les produits finis que sur les produits dérivés. L’un des principaux messages généraux de la réunion a été la nécessité de veiller à ce que les ressources engagées aient un impact sur les petits agriculteurs en termes d’augmentation de revenus, de création d’emplois et de réduction de la pauvreté.
(Photo : M. Viwanou Gnassounou, Sous-secrétaire général ACP)
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Pour plus d’informations sur les programmes ACP relatifs aux produits de base, contacter l’Expert – Commerce et Produits de base, Mme Yvonne Chileshe, à l’adresse courriel chileshe@acp.int ou au numéro de téléphone +32 2 743 0600.