COMMUNIQUE DE PRESSE, PARLEMENT EUROPEENE- Lomé, 21 Novembre 2011: Les difficultés sécuritaires ou économiques que rencontrent certains pays africains suite au Printemps arabe ne doivent pas être utilisées pour limiter la démocratie, a mis en garde le coprésident de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, Louis Michel, ce lundi. Il a ouvert les travaux de l'Assemblée à Lomé, au Togo, en présence des présidents togolais et nigérien.

L'Assemblée parlementaire paritaire des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et de l'UE débattra du poids de l'endettement sur le développement des pays ACP, de la crise alimentaire dans la Corne de l'Afrique et des conséquences du Printemps arabe en Afrique sub-saharienne cette semaine. Les résolutions sur ces sujets seront votées mercredi.

« Nous devons veiller à ce que les pays en développement ne soient pas les sacrifiés de nos restrictions budgétaires », a souligné Louis Michel lors de la cérémonie d'ouverture de l'Assemblée, qui rassemble députés européens et députés des pays ACP. Il s'est dit inquiet de ce que les dirigeants européens, sous la pression des marchés, pourraient ne « penser qu'au court-terme ».

Démocratie, transparence, sécurité

Faisant référence à la résolution en préparation sur les conséquences du Printemps arabe pour les pays d'Afrique subsaharienne, M. Michel a précisé que « les difficultés ne doivent pas être un prétexte pour limiter la démocratie ou aller à l'encontre des aspirations démocratiques des peuples. »

Il s'est réjoui de ce que la démocratie ait progressé de façon spectaculaire en Afrique de l'Ouest l'an dernier. Néanmoins, il a rappelé que les transitions démocratiques sont « extrêmement fragiles » et « rarement linéaires », et que la transparence est un critère absolument essentiel.

M. Michel a enfin abordé le problème politique et sécuritaire de la Somalie qui, s'il n'est pas pris à bras-le-corps, pourrait faire tâche d'huile dans la région, comme par exemple au Kenya.

La fin des zones de non-droit

Le Président du pays hôte de l'Assemblée parlementaire paritaire, le Togolais Faure Gnassingbé, a fait part de son inquiétude de voir une zone de non-droit se développer, comme c'est le cas au large des côtes somaliennes et dans la région du Sahel. La piraterie est en effet en hausse dans la région.

Par ailleurs, il a expliqué que la Cour pénale internationale devait être une institution transitoire et qu'il appartenait à chaque Etat de renforcer ses institutions judiciaires pour condamner les coupables de crimes.

Le coprésident faisant fonction de l'Assemblée, le Malien Assarid Ag Imbarcaouane, a lui aussi attiré l'attention sur le développement de la piraterie dans le Golfe de Guinée. Il a par ailleurs demandé que les subventions européennes aux producteurs de coton soient supprimées dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune de l'UE, cela afin d'éviter une concurrence déloyale vis-à-vis des producteurs des pays ACP.

Dans son discours enfin, le président nigérien Mahamadou Issoufou a listé les défis à relever : sécurité alimentaire, sécheresse, infrastructures, accès à l'eau potable, gouvernance démocratique et prolifération des armes suite au conflit libyen.

L'Assemblée parlementaire paritaire (APP) ACP-UE rassemble des représentants élus de l'Union européenne et des pays ACP, à savoir des députés européens et des parlementaires des 78 États à avoir signé l'accord de Cotonou, qui est la base de la coopération au développement ACP-UE.

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Documents de réunion

http://www.europarl.europa.eu/intcoop/acp/2011_lome/default_fr.htm