DÉCLARATION DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION DES ÉTATS D’AFRIQUE, DES CARAÏBES ET DU PACIFIQUE À L’OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES ET DES FILLES DE SCIENCE

Bruxelles, le 11 février 2022/OEACP: À l’occasion de la célébration, le 11février, de la Journée internationale des femmes et des filles de science, S.E. M. Georges Rebelo Pinto Chikoti, Secrétaire général de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), appelle à la reconnaissance du rôle des femmes en tant que co-créatrices de ce nouveau monde façonné par la science, une question très pertinente au regard du thème de cette annéequi est «Équité, diversité et inclusion: tous unis par l’eau».

Des rapports de l’ONU indiquent qu’en 2030, des milliards de personnes à travers le monde n’auront pas, dans leurs ménages, un accès sûr à l’eau potable, à des installations sanitaires, et à des services d’hygiène, à moins que le rythme des avancées dans ce domaine ne soit multiplié par quatre. Ce problème est par ailleurs exacerbé par le changement climatique. Le Secrétaire général de l’OEACP réaffirme que les femmes scientifiques peuvent être de puissants catalyseurs du changement, et contribuer à accélérer les progrès vers la réalisation de l’objectif de développement durable (ODD) no6 (Eau propre et assainissement), si elles sont dotées des moyens requis pour le faire.

Bien que les femmes soient en première ligne de la lutte contre le changement climatique et des efforts d’atténuation de ses effets, à la fois en tant que garantes des moyens de subsistance de leurs ménages et actrices du changement, et malgré les progrès encourageants réalisés ces dix dernières années, les inégalités entre les sexes dans le domaine des sciences empêchent toujours les femmes de réaliser pleinement leur potentiel.

Se référant à l’édition 2021 du rapport de l’UNESCO1sur la science, le Secrétaire général souligne qu’un chercheur sur trois est une femme, que le nombre de publications de femmes est très faible, et que les femmes ne décrochent que très rarement des subventions par voie de concours. Même si, à l’échelle mondiale, elles représentent 35% des étudiants en sciences, en technologies, en ingénierie et en mathématiques (STIM), et même si, dans de nombreux pays, la parité est aujourd’hui une réalité dans la filière des sciences de la vie, les femmes restent minoritaires dans les filières de l’ingénierie (28% des diplômés), de l’informatique (40% des diplômés dans les domaines connexes), de la physique, et des mathématiques. Elles ne représentent en outre que 22% des chercheurs dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), et 15% des spécialistes des sciences des données dans le monde.

Par ailleurs, en raison des normes et stéréotypes sociaux, des pressions sociales et d’autres inégalités fondées sur le sexe, les femmes sont insuffisamment représentées aux postes de direction où elles pourraient décider des programmes et priorités de recherche, et apporter un éclairage, des connaissances et des compétences spécifiques, en particulier dans des domaines tels que la sécurité alimentaire, le changement climatique et la perte de biodiversité.

La participation équitable des femmes à la science est un tournant décisif qui s’impose de toute urgence. À cet égard, le Secrétaire général Chikoti invite tout un chacun à réfléchir à la manière dont il ou elle pourrait contribuer à l’instauration de règles du jeu équitables par le biais de politiques et programmes actifs, innovants, et aptes à favoriser une évolution positive de la dimension hommes-femmes. Ces politiques et programmes doivent reconnaître les contributions des femmes à la science, viser à éliminer les stéréotypes et à lutter contre la discrimination, et favoriser l’adoption d’une approche sexospécifique à chaque étape du processus scientifique, de sorte à éviter des biais et à promouvoir une science plus pertinente et plus efficace.

Le Secrétaire général Chikoti souligne en outre la nécessité de promouvoir des modèles positifs de femmes scientifiques, de favoriser le réseautage et le mentorat, et de susciter un intérêt pour des carrières dans les STIM dès les premières années de scolarisation, de sorte à accroître l’implication des femmes et des filles dans les sciences.

En cette journée qui met l’accent sur le rôle des femmes et des filles dans les sciences, S.E. M. Georges Rebelo Pinto Chikoti appelle à autonomiser les femmes et les filles, et à les soutenir tout au long de leurs carrières, notamment par le biais des mesures spécifiques comme la suppression des limites d’âge pour les bourses et les subventions, qui permettrait de prendre en compte la situation de celles qui interrompent leurs carrières pour s’occuper de leurs enfants. Il souligne également qu’il est tout aussi important de leur donner la possibilité et les moyens de diriger et d’innover, grâce à des programmes de renforcement des capacités.



[i] Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Photo: un.org