Bruxelles, le 7 décembre 2015/ ACP: Plus de cent parlementaires venus d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique se réunissent cette semaine à Bruxelles avec les membres du Parlement européen pour discuter de questions majeures concernant les régions ACP et adopter des résolutions politiques s’y rapportant.

Au cours des trois prochains jours, l'Assemblée parlementaire paritaire (APP) ACP-UE débattra d'un certain nombre de sujets portant sur la paix et la sécurité, le commerce et le développement, la santé et les questions sociales, ainsi que des défis planétaires tels que le changement climatique. Elle examinera notamment deux propositions de résolution d'urgence dont l’une sur la migration, les droits de l'homme et les réfugiés humanitaires, et l’autre sur la situation post-électorale au Burundi.

Donnant le ton lors de la séance inaugurale qui a eu lieu aujourd'hui, le Coprésident UE de l'Assemblée paritaire, l'hon. Louis Michel (Belgique), a déclaré: « L'Europe forteresse n'est pas une solution et est indigne des valeurs humanistes qu'elle défend », ajoutant qu'elle « doit assumer son devoir d'humanité vis-à-vis des réfugiés qui fuient la guerre, la violence et la dictature. »

La migration constitue un défi de taille pour les nations européennes, avec un afflux croissant de réfugiés en provenance des pays du Moyen-Orient et d'Afrique. L'hon. Louis Michel a fait observer que les pays voisins des zones de conflits, notamment la Jordanie et la Turquie, accueillent la très grande majorité des réfugiés. Il a également souligné la nécessité de s'attaquer aux causes profondes de la migration dans les pays d'origine, qui comprennent la pauvreté et les conflits armés.

« Il faudra bien que nous organisions aussi l’accueil des migrants économiques et climatiques et il faudra également mieux organiser la migration circulaire. », a poursuivi l'hon. Louis Michel.

Dans son discours, le Coprésident ACP de l'APP, l'hon. Fitz Jackson (Jamaïque), a souligné le danger que représente le changement climatique pour les Etats ACP et, en particulier, les menaces qu’il fait peser sur les petits États insulaires en développement, en ce qui concerne leur développement durable mais également la survie même de certains d'entre eux. Il a ajouté que les énergies renouvelables sont un moyen de promouvoir le développement économique tout en évitant des niveaux élevés de gaz à effet de serre.

«Les investissements dans les énergies renouvelables nécessiteront toutefois un appui financier important et un transfert de technologies, si les pays en développement ne veulent pas répéter les mêmes erreurs en matière de développement et de réduction de la pauvreté », a-t-il ajouté.

La Conférence de Paris sur le changement climatique (COP 21) et l'électrification de l'Afrique feront l'objet de débats lors de séances séparées prévues au programme des parlementaires, en plus d'un débat central sur la couverture sanitaire universelle dans les pays ACP.

L'hon. Jackson a également souligné l'importance de la coopération entre l'UE et les pays ACP, ainsi que la nécessité pour le Groupe ACP de rester une force de cohésion dans la perspective de la renégociation de l'accord de partenariat unissant les deux groupes de pays, qui arrive à expiration en 2020.

« Alors que nous approchons de la date d'expiration de l'Accord de partenariat ACP-UE de Cotonou, il nous faut réfléchir aux moyens d'améliorer et de renforcer le partenariat, plutôt que de le limiter… Je pense que, du point de vue des ACP, la préservation de l'assemblage Afrique, Caraïbes et Pacifique doit être non-négociable », a-t-il insisté.

L'Assemblée aura la possibilité de poser à la Commission européenne, représentée par le commissaire à la coopération internationale et au développement, M. Neven Mimica, des questions concernant la suite réservée aux résolutions et déclarations antérieures adoptées par l'APP. Des débats seront également engagés avec les Conseils ACP et européen, représentés respectivement par l'hon. Mamphono Khaketla, ministre des Finances du Lesotho, et l'hon. Romain Schneider, ministre de la Coopération au développement et des Questions humanitaires du Luxembourg.

La 30e session de l'APP s'achèvera le mercredi 9 décembre par un vote sur les résolutions issues des rapports établis par les trois commissions permanentes, à savoir:

– Commission du développement économique, des finances et du commerce: Quarante ans de partenariat: évaluation de l'incidence sur le commerce et le développement dans les pays ACP et perspectives de relations durables entre les pays ACP et l'Union européenne [corapporteurs: Jacob Oulanyah (Ouganda) et David Martin];

– Commission des affaires politiques: Évaluation de la facilité de soutien à la paix pour l'Afrique après dix ans d'application: efficacité et perspectives d'avenir [corapporteurs: Kombo Gberi (Cameroun) et Mariya Gabriel]; et

– Commission des affaires sociales et de l'environnement: Comment améliorer le climat économique et social dans les pays en développement, y compris la contribution des entreprises familiales, afin d'éviter les catastrophes sanitaires (corapporteurs: Ibrahim R. Bundu (Sierra Leone) et Arne Gericke).

L'Assemblée examinera en outre deux propositions de résolution d'urgence sur:

– la situation post-électorale au Burundi; et

– la migration, les droits de l'homme et les réfugiés humanitaires.

L'Assemblée parlementaire paritaire est l'une des principales institutions conjointes créées dans le cadre du partenariat ACP-UE. Cet organe consultatif se réunit deux fois par an pour faciliter les discussions politiques de haut niveau entre les parlementaires des 78 États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, d'une part, et un nombre égal de membres du Parlement européen, d'autre part.

Pour plus d'informations, voir: http://www.europarl.europa.eu/intcoop/acp/2015_acp2/default_en.htm

(Photo: Séance inaugurale de la 30e session de l'Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE/ Photo: Parlement européen.)

– Presse ACP