Addis-Abeba, 27 novembre 2013/ ACP: L'Assemblée parlementaire ACP a exprimé des positions unifiées sur trois questions pressantes pour les 79 membres du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, à savoir la Cour pénale internationale (CPI), la dégradation de la situation sécuritaire en République centrafricaine et les relations entre le Zimbabwe et l'Union européenne.
CPI
L'Assemblée parlementaire ACP a exprimé son plein soutien à la décision adoptée en octobre dernier par les chefs d'État de l'Union africaine, selon laquelle " aucune poursuite ne peut être engagée ni menée devant une cour ou un tribunal international quelconque à l'encontre de tout chef d'État ou de gouvernement de l'Union africaine en fonction… durant la durée de son mandat". L'Assemblée a appelé à un élargissement rapide du mandat de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) afin qu’elle puisse juger les crimes internationaux.
Cet appel fait suite à la procédure engagée contre le Président Kenyan Uhuru Kenyatta et le Vice-président William Ruto, accusés de crimes contre l'humanité pour leurs rôles supposés dans les violences survenues après les élections de 2007, qui ont fait plus de 1100 morts et plusieurs centaines de milliers de déplacés.
Le Président Kenyatta est le premier chef d'État en exercice à être jugé à la CPI.
La déclaration ACP souligne que les dossiers dont est saisie la CPI devraient être traités de façon à favoriser le processus de réconciliation et d’apaisement national. Elle a été adoptée avec des réserves exprimées par les représentants de Trinité-et-Tobago et de la Barbade.
République centrafricaine
Les parlementaires ACP ont condamné avec force la résurgence de la violence en République centrafricaine, dont notamment les atrocités et les violations des droits de l'homme commises contre les populations civiles par d’anciens éléments des groupes armés Seleka.
La déclaration ACP exhorte les États ACP à contribuer au fonds fiduciaire institué par le Groupe de contact international pour la République centrafricaine, ainsi qu'à fournir des troupes afin d’appuyer la mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). Les États-Unis, la France et l'Union européenne se sont engagés à renforcer leur appui à la MISCA.
Sanctions imposées au Zimbabwe par l'UE
L'Assemblée parlementaire ACP a appelé à la levée des sanctions européennes contre le gouvernement zimbabwéen et à la normalisation des relations entre l’UE et le Zimbabwe.
Le Zimbabwe est soumis à des sanctions européennes depuis 2002, en raison de violences politiques et d'un bilan peu reluisant en matière des droits de l'homme. Ces sanctions comprennent notamment les interdictions de voyage et les gels d'avoirs visant certaines personnalités et sociétés zimbabwéennes.
La Déclaration ACP invite l'UE à respecter les verdicts de la SADC et de l'UA sur les élections harmonisées de juillet 2013.
"Le Zimbabwe ne peut perpétuellement être rattrapé par les démons de son passé ….. Il est grand temps que nos partenaires européens se rendent compte de la futilité de maintenir une attitude intransigeante dans le cadre de nos relations, sur la base des sanctions prévues à l'article 96… J'invite nos partenaires à abattre ce mur de Berlin de notre époque, afin de permettre un dialogue libre avec le Zimbabwe", a plaidé l'Honorable député Makhosini Hlongwane.
– Presse ACP