Nassau (Bahamas), 19 septembre 2017/ ACP: Les hauts fonctionnaires des 55 pays du Groupe ACP exportateurs de produits halieutiques ont clôturé deux journées complètes de travaux consacrés à l’évaluation du plan d’action stratégique ACP pour la pêche et l’aquaculture et à l’examen d’approches communes destinées à stimuler durablement ces secteurs d’activités.

La réunion des hauts fonctionnaires, qui a précédé la 5e réunion des ministres ACP de la Pêche et de l’Aquaculture (20-21 septembre), a été ouverte par la Secrétaire permanente du ministère de l’Agriculture et des Ressources marines des Bahamas, Mme Phedra Rahming. Celle-ci a souligné l’importance de ces secteurs, pas seulement sous l’angle de la génération de revenus et de la création d’emplois, mais aussi de la lutte contre la faim et la pauvreté ainsi que de la promotion de la santé, notamment dans les petits États insulaires en développement (PEID).

Le plan d’action stratégique ACP pour la pêche et l’aquaculture a été adopté en 2012 dans l’objectif de guider et de coordonner les actions au bénéfice d’au moins 60 États membres d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique exportateurs de produits de la pêche et de l’aquaculture. Initialement prévue pour une durée de cinq ans, sa mise en œuvre a été prolongée jusqu’en 2020.

Ce plan repose sur cinq axes prioritaires : i) la promotion d’une gestion efficace et durable des ressources de la pêche ; ii) l’optimisation des recettes provenant du commerce des ressources halieutiques ; iii) la promotion de la sécurité alimentaire ; iv) le développement de l’aquaculture ; et v) la protection de l’environnement.
Sous la présidence du Directeur par intérim des Ressources marines, M. Edison Deleveaux, les participants ont passé en revue les progrès enregistrés à ce jour dans les différents axes prioritaires, à la lumière des informations de première main fournies par les représentants des États membres sur les stratégies nationales et régionales, les meilleures pratiques existantes, ainsi que sur les défis et les opportunités spécifiques liés à une action commune.
Selon un rapport sur l’état des lieux de la mise en œuvre du plan d’action stratégique ACP et de sa feuille de route, il existe une tendance générale à l’amélioration constante de la gouvernance de la pêche dans les pays ACP. Toutefois, l’accès aux données et aux connaissances, la capacité d’analyse de ces données, la gestion des droits liés à la pêche et les outils nécessaires au contrôle des activités de pêche sont autant d’aspects qu'il convient de renforcer.
S’agissant du commerce, ce rapport évoque les évolutions intervenues au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les Accords de partenariat économique ACP-UE qui ont favorisé l’insertion des États ACP dans l’économie mondiale, ainsi que les actions en cours pour accroître la valeur ajoutée des produits de la pêche. Néanmoins, des défis subsistent encore, notamment en ce qui concerne la conformité des produits locaux avec les normes commerciales internationales, y compris les mesures sanitaires et phytosanitaires (MSP), et la lutte contre la pêche illégale, non réglementée et non déclarée (INN).
Le rapport souligne également que l’aquaculture figure parmi les domaines où la coopération Sud-Sud est dynamique, d’où la nécessité de renforcer ce secteur. La plupart des pays ACP concernés par ce rapport se sont dotés d'un plan national pour le développement de l’aquaculture, même si, dans certains cas, une assistance technique est requise pour progresser. Cela dit, les stratégies des pays ACP en matière de sécurité alimentaire intègrent de plus en plus les productions halieutique et aquacole.
Enfin, s’agissant de la préservation de l’environnement, le rapport en question recense plusieurs domaines clés dans lesquels une amélioration s’impose. Parmi ceux-ci figurent la lenteur de la mise en œuvre de l’approche écosystémique de la gestion de la pêche, toujours au stade embryonnaire dans la plupart des pays ACP, ainsi que les problèmes récurrents liés à la gestion des interactions terre-mer, qui affectent la gestion des zones côtières. Une approche plus globale s’avère également indispensable pour prendre en compte les effets du changement climatique sur la pêche dans les plans nationaux de lutte contre ce phénomène.
Le Sous-secrétaire général ACP chargé du département du Développement économique durable et du Commerce, M. Viwanou Gnassounou, a plaidé pour une coopération étroite et la recherche d'un consensus entre les pays ACP sur les moyens de surmonter les défis identifiés.
Au terme de discussions approfondies, alimentées par les communications présentées par des organismes régionaux et internationaux et des partenaires de développement, les hauts fonctionnaires se sont accordés sur un certain nombre de recommandations à soumettre à l’approbation des ministres ACP de la Pêche et de l’Aquaculture lors de leur 5e réunion prévue dans le courant de la semaine.
(Photos, du haut vers le bas: La Secrétaire permanente du ministère de l’Agriculture et des Ressources marines des Bahamas, Mme Phedra Rahming, et le Directeur par intérim, M. Edison Deleveaux; le Sous-secrétaire général ACP, M. Viwanou Gnassounou (deuxième à partir de la gauche) et le Président du sous-comité ACP du Développement durable, Dr Kaire Mbuende à côté de Mme Rahming et de M. Deleveaux, qui a présidé la réunion des hauts fonctionnaires; des représentants des États membres à la réunion, notamment (de gauche à droite) les délégations du Vanuatu, de l’Ouganda et du Tuvalu; des participants discutant en marge de la réunion avec l’expert Pêche du Secrétariat ACP, M. Peter Wekesa (au centre).
– Service Presse ACP