Bruxelles, 19 juin 2013/ACP: La coprésidente de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE (APP ACP-UE), l’Honorable Joyce Laboso, a exhorté les membres ACP à ne pas «considérer la démocratie comme une chose qui va de soi », tout en appelant à la poursuite des pourparlers de paix au Mali suite à la signature, mardi, d’un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et les groupes armés.

Le Mali a été un des principaux thèmes d’une importante réunion de trois jours des parlementaires ACP et de l’Union européenne organisée cette semaine à Bruxelles, à l’occasion de laquelle l’Honorable Tiemen Coulibaly, ministre malien des Affaires étrangères, a confirmé la tenue d’élections sur tout le territoire national le 28 juillet prochain.

Lors d’une conférence de presse, l’Honorable Laboso a déclaré qu’un dialogue plus approfondi est nécessaire pour parvenir à un désarmement complet et renforcer le processus visant à instaurer durablement la paix et la sécurité dans la région.

Mme Laboso a déclaré que «l’APP a suivi de près les événements au Mali pendant plus d’une année. La situation qui s’est développée à partir de la rébellion armée dans le Nord suivie par le coup d’état et les conflits, montre que les Etats ACP ne peuvent pas se permettre de tenir la démocratie pour définitivement acquise. Le Mali était en effet considéré comme une démocratie exemplaire dans la région. Or, celle-ci s’est rapidement effondrée face à de très graves problèmes».

Mme Laboso a poursuivi en rappelant que «les Etats ACP doivent demeurer vigilants, et surtout nous, parlementaires, devons rester attentifs, informés, déterminés, infatigables, audacieux et énergiques s’agissant de la préservation et de la promotion des valeurs de la démocratie et de l’Etat de droit dans nos Etats membres, car si nous tardons à agir, ce sera au détriment de la paix, du progrès et des moyens de subsistance de nos populations».

L’Honorable Laboso a ajouté: «Outre les encouragements à court terme de la communauté internationale, le Mali aura besoin de son soutien pour sa reconstruction et son redressement complets à long terme».

Le Mali reste un pays uni

Dans le même temps, l’Honorable Assarid Imbarcaouane, membre du Parlement malien, a souligné qu’en dépit des conflits, la population malienne reste unie.

«Les gens doivent comprendre les difficultés que rencontre le Mali. Le pays est actuellement en phase de reconstruction, et ce sont les luttes entre les différents groupes armés qui ralentissent ce processus… Il n’existe aucun problème entre les communautés du nord et celles du sud. Nous vivons dans l’harmonie et la cohésion», a-t-il déclaré aux journalistes ACP.

Début 2012, des groupes armés se sont emparés de la région nord du pays. Déçus de la manière dont le gouvernement gérait la crise, des militaires ont organisé un coup d’Etat. Les négociations ont conduit à la formation d’un gouvernement de transition, et plus tard d’union nationale. Un premier accord de paix entre le gouvernement et les groupes rebelles a été signé le 18 juin 2013.

Comme conséquences de cette crise, on dénombre environ 175000 réfugiés et 292000 personnes déplacées à l’intérieur du Mali. Par ailleurs, plus de 500000 personnes dans le nord ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence.

(En haut: L’Hon. Assarid Imbarcaouane, du Mali/Au-dessus: Photo de groupe de parlementaires ACP et UE, dont la Coprésidente ACP, l’Honorable Joyce Laboso, du Kenya [au centre, en bleu], le Coprésident UE, M. Louis Michel [à gauche de Mme Laboso], le Secrétaire général ACP, S.E. Alhaji Mumuni et le Président du Parlement irlandais, M. Sean Barrett [à droite de Mme Laboso])

– Presse ACP