Bruxelles, 24 février 2015/ ACP: Les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique figurent parmi ceux qui consacrent le plus faible pourcentage du budget national à des mesures permettant d'assurer à leurs populations un accès équitable aux soins de santé.
Selon des statistiques récentes, au moins 30 pays ACP, pour la plupart d'Afrique sub-saharienne, affectent à leurs dépenses totales de santé moins de 86 dollars US par an et par habitant, ce montant étant le seuil minimum estimé par l'OMS pour les prestations de santé de base.
“Le montant limité des ressources disponibles pour le secteur de la santé demeure un obstacle majeur au développement, en dépit de nombreux engagements internationaux et d'importantes initiatives pris au cours des dix dernières années", a déclaré Dr John Kakule, expert chargé des questions de développement au Secrétariat ACP, et notamment des programmes de santé financés par l'UE.
Lors d'une conférence internationale qui a débuté hier, des hauts fonctionnaires responsables des questions de santé provenant des pays ACP ont discuté des moyens de mieux s’attaquer aux défis colossaux tels que la nutrition et la santé sexuelle et reproductive, et examiné les progrès accomplis dans la réalisation des OMD n° 4 (réduction de la mortalité infantile), 5 (amélioration de la santé maternelle) et 6 (lutte contre le VIH-SIDA, le paludisme et autres maladies).
Les financements en faveur du secteur de la santé constituent un facteur décisif pour traiter efficacement ces problématiques . En dépit de l'accroissement considérable, ces dix dernières années, de l'aide au développement en matière de santé, des préoccupations ont été exprimées lors de cette conférence concernant l'efficacité des dépenses et l'optimisation des ressources. Les débats ont porté sur la rentabilité des investissements "horizontaux" sectoriels par rapport aux programmes de santé "verticaux" ciblant une seule maladie ou problématique à la fois.
Ainsi, dans le Pacifique, la priorité est accordée à la coordination entre les différents donateurs et à l'appropriation locale des interventions. Un délégué du Ghana a souligné pour sa part que l'accent devrait être mis davantage sur les ressources nationales, afin de pouvoir faire face à une diminution éventuelle de l'aide étrangère.
“Notre tâche consiste à convaincre nos dirigeants politiques de la nécessité et de l'importance vitale d'appuyer les programmes de santé dans toutes les activités de développement ”, a déclaré aux participants Mme Dominique Raymond, la Sous-secrétaire générale ACP chargée des questions politiques et du développement humain.
Dr Walter Seidel, de la Commission européenne, a indiqué que la nécessité de porter les financements de santé publique à des niveaux plus proches de certains seuils minimums constitue l’un des changements prioritaires actuellement en discussion à la DEVCO. Il a également fait remarquer que parmi les pays d'Afrique de l'Ouest ayant les plus faibles niveaux de financement de la santé publique figurent la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone – pays les plus durement touchés par l'épidémie d'Ébola qui a récemment éclaté dans cette région.
La deuxième réunion des hauts fonctionnaires ACP chargés des questions de santé a rassemblé notamment des représentants de pays d'Afrique sub-saharienne, des Caraïbes et du Pacifique. À cette occasion, l'OMS, le FNUAP, la FIPP, l'UNICEF et la Commission européenne, ainsi qu'un certain nombre d'organisations régionales et de la société civile, ont présenté des communications.
Cette réunion a précédé la deuxième réunion des ministres ACP de la Santé qui a eu lieu les 25 et 26 février 2015.
– Service de Presse ACP