Bruxelles, le 21 septembre, 2014/ ACP: Les résultats d'une étude approfondie sur les perspectives d'une politique cohérente de coopération au développement en faveur des 79 membres des États du Groupe d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ont été présentés le vendredi 19 septembre aux délégations ACP, lors d'une réunion conjointe du sous-comité ACP de la Coopération pour le financement du développement et du groupe de travail des ambassadeurs sur les Perspectives futures du Groupe ACP.

Les auteurs de cette étude financée par l'UE, Ruth Kaeppler et Alexei Jones, ont souligné que, bien que le moment soit propice pour mettre au point une politique au niveau tous-ACP, il convenait de prendre dans l'immédiat des décisions et des mesures importantes afin de saisir cette opportunité.

"Il est crucial pour le Groupe ACP de définir son propre cadre de politique et de coopération au développement. L'absence de perspectives claires pour l'après-Cotonou et l’émergence de multiples nouveaux partenaires de développement obligent à repenser les relations de coopération traditionnelles Nord-Sud ", indique le rapport.

Les pays de l'Afrique sub-saharienne, des Caraïbes et du Pacifique ont traditionnellement bénéficié de relations privilégiées avec l'Union européenne dans le cadre de l'Accord de partenariat ACP-UE, dénommé Accord de Cotonou. Cet Accord prévoit un appui au développement à hauteur de 31,5 milliards d'euros pour la période 2014-2020, dont la majeure partie sera allouée aux programmes indicatifs nationaux et régionaux. Un montant de 3,5 milliards sera affecté à des programmes intra-ACP plus détaillés, qui sont cogérés par la Commission européenne et le Secrétariat ACP établi à Bruxelles.

Toutefois, on ne sait pas clairement si après l'expiration de l'Accord de Cotonou en 2020, l'UE poursuivra sa coopération avec les ACP en tant que Groupe ou régions séparées (Afrique, Caraïbes et Pacifique).

Activités de financement

L'étude s'est penchée sur la possibilité pour le Groupe ACP de nouer des partenariats avec d'autres acteurs en plus de l'UE. Il a été proposé que pour compléter les ressources intra-ACP fournies par l'UE, des contributions volontaires supplémentaires soient sollicitées auprès des États ACP, et éventuellement des bailleurs de fonds internationaux, et que soient mis en place des modèles de financement innovants, tels que le prélèvement de taxes sur les billets d'avion, les visas et les activités touristiques .

La question de la faible visibilité du Groupe ACP a été soulignée, notamment en comparaison avec d'autres organismes internationaux, tels que l'Union africaine et les Communautés économiques régionales, qui interviennent déjà dans le domaine de la coopération au développement.

"Une importante activité de promotion doit être mise sur pied afin de diffuser le concept ACP auprès des partenaires de coopération potentiels", souligne le rapport.

Les experts ont suggéré que l'accent soit mis sur deux domaines prioritaires, à savoir le développement du secteur privé et la gestion durable des ressources. Ils ont également souligné la nécessité de renforcer le Secrétariat ACP pour qu'il puisse assumer de nouvelles responsabilités dans le cadre d'une politique de coopération au développement tous-ACP.

L'étude recommande notamment que l'UE intègre systématiquement la coopération Sud-Sud dans les programmes intra-ACP; que le rôle du Secrétariat ACP dans la mise en œuvre des programmes intra-ACP soit accru par rapport à celui des agences des Nations Unies; et que les programmes financés sur l'enveloppe intra-ACP relèvent conjointement de la CE et des ACP.

En clôturant la séance, la Présidente du sous-comité de la Coopération pour le financement du développement, l'ambassadeur Margaret King Rousseau, a reconnu l'utilité du rapport et indiqué qu'il méritait d'être examiné plus avant par les organes compétents du Groupe ACP.

– Service de la communication et de la presse ACP