COMMUNIQUÉ DE PRESSE, 20 septembre 2011: Le Groupe Sucre ACP a récemment appris, par la presse, l'existence d'une "étude d'impact" menée par et pour la Commission européenne, portant sur des propositions de modifications au régime UE du sucre. Bien que des consultations semblent se poursuivre à ce sujet, la presse laisse entendre la Commission serait favorable à ces propositions.

Nous espérons que ces informations ne sont pas exactes, car certains des hypothèses et résultats majeurs présentés dans l'étude sont plus que contestables.

En particulier, la suppression des quotas de production de sucre y est préconisée. Les préoccupations mentionnées dans l'étude, notamment les inquiétudes liées à l'approvisionnement et aux prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux, ne peuvent pas être résolues par une telle mesure. L’étude reconnaît que cette “action” aurait pour effet d'accroître l'instabilité des marchés, ce qui, à notre sens, serait contraire à l'objectif général de la réforme de l'UE. Par ailleurs, une abolition des quotas irait à l'encontre des souhaits de la plupart des acteurs du secteur, notamment la commission des affaires agricoles du Parlement européen, les betteraviers européens, le Groupe des Etats ACP et les pays les moins avancés.

Du point de vue structurel, le régime sucrier en vigueur a prouvé sa capacité à gérer de façon adéquate les fortes perturbations des marchés mondiaux, en garantissant aux consommateurs européens un approvisionnement en sucre sûr et à des prix raisonnables. Les données fournies par la Commission européenne elle-même montrent comment les prix moyens en vigueur dans l'UE ont pu échapper aux fluctuations et aux flambées des prix qui ont récemment frappé les marchés sucriers. En outre, le régime du sucre actuel , dans la cadre duquel les producteurs européens, les fournisseurs étrangers traditionnels et les pays les plus pauvres ont déjà consenti des investissements visant à assurer l'efficacité accrue nécessaire pour sauvegarder les intérêts des consommateurs, n'a que cinq ans d'existence. Par ailleurs, la réduction majeure des prix de soutien est intervenue il y a moins de deux ans, et ce laps de temps n'est certainement pas suffisant pour que cette mesure puisse être déclarée inefficace ou obsolète.

Conformément aux engagements internationaux pris par l'UE dans le cadre de l'Accord de Cotonou et des Accords de partenariat économique, et compte tenu du manque évident de cohérence entre son régime sucrier et ses engagements en matière commerciale et de politique de développement, le Groupe Sucre ACP invite la Commission européenne à entamer, dans les meilleurs délais, des discussions approfondies et formelles avec le Groupe ACP sur toutes propositions de modifications au régime communautaire du sucre.

P.I. Gomes

Ambassadeur de Guyana et Président du Comité Sucre ACP

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