Bruxelles, le 8 juin 2017/ CE/ Banque mondiale/PNUD/ACP. Plus de 800 participants du monde entier représentant la société civile, les autorités nationales, les collectivités locales, le secteur privé et les organisations internationales se sont réunis du 6 au 8 juin 2017 à Bruxelles dans le cadre de la troisième édition de la Conférence mondiale sur la reconstruction.
Ils se sont penchés sur le rôle de la relance après la crise, la reconstruction pour une résilience accrue et la réduction des risques de catastrophes, et ont partagé leurs expériences dans l’objectif de promouvoir la mise en œuvre du cadre de Sendai 2015 pour la réduction des risques de catastrophes. La Conférence a été conjointement organisée par la Commission européenne, la Facilité de la Banque mondiale pour la réduction des risques de catastrophes et le redressement, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).
La troisième édition de cette conférence s’est tenue dans un contexte marqué par une augmentation continue du nombre de personnes victimes de catastrophes à travers le monde. Entre 2012 et 2014, plus de 326 millions de personnes à l’échelle mondiale ont été affectées par environ 1000 catastrophes. Le coût des dégâts matériels provoqués par ces évènements est également en hausse, passant de 18 milliards d’euros en moyenne annuelle dans les années 1990 à environ 90 milliards d’euros par an lors de la première décennie du siècle actuel. A ce jour, les dégâts matériels et les pertes économiques, pris ensemble, se chiffrent entre 220 et 270 milliards d’euros par an. Avec le changement climatique et l’accélération de l’urbanisation et de la migration, la nécessité du redressement continuera de s’accentuer. En dépit de la poursuite et de l’intensification des efforts destinés à réduire au maximum les effets négatifs de ces catastrophes à travers la réduction de leurs risques, la fonction du redressement demeure toujours pertinente et nécessaire.
La troisième Conférence mondiale sur la reconstruction s’est déroulée en 29 séances organisées autour de quatre thèmes principaux: 1) les interventions liées au redressement; 2) le redressement en situation de conflit et de fragilité; 3) l’état de préparation au redressement; et 4) la recherche d’un consensus politique autour de la priorité 4 du cadre de Sendai. Des séances spéciales ont également été consacrées à la situation au Népal et en Somalie. L’objectif pour les participants était d’identifier des approches efficaces et prospectives du relèvement résilient après une crise, tout en prenant en compte les considérations liées au climat, à la réduction des risques de catastrophes, à la fragilité et aux conflits.
Les principaux enseignements qui ont découlé de la Conférence sont comme suit:
Ø Le redressement résilient constitue un impératif pour le développement durable:
Le redressement résilient permet de remédier aux dégâts engendrés par les catastrophes en reconstruisant en mieux tout en offrant l’occasion de susciter une volonté politique pour investir dans la résilience à long terme. Ce processus requiert le renforcement des capacités afin de faire face aux risques futurs, de manière à soutenir les efforts visant à réaliser les objectifs de développement durable. Par ailleurs, le redressement résilient contraint les acteurs humanitaires et du développement à coopérer pour réduire les risques et les vulnérabilités. Dans le même temps, l’adaptation aux effets négatifs du changement climatique exige des efforts et des investissements considérables en faveur des infrastructures résilientes, notamment face aux catastrophes.
Ø Les situations de conflit et de fragilité nécessitent une attention spéciale dans le processus de redressement:
Les conflits et la fragilité amplifient les effets des catastrophes naturelles en accentuant la vulnérabilité, et rendent le redressement bien plus difficile. Faire face aux situations de fragilité et de conflit ne consiste pas uniquement à gérer l'impact matériel des conflits; il s’agit également d’accorder une attention aux politiques et institutions en place ainsi qu’aux causes profondes des conflits, y compris les risques de conflit futur. Les politiques doivent être adaptées au contexte d'une société fracturée et au cadre institutionnel. La sensibilité aux conflits doit être prise en compte dans toutes les activités de redressement afin d’éviter les conséquences négatives inattendues d'un conflit ouvert ou latent.
Ø La préparation au redressement porte ses fruits:
Compte tenu de la fréquence, de l’intensité et du coût croissants des catastrophes, il est indispensable d’investir dans la préparation au redressement, notamment dans les communautés et pays les plus vulnérables et les moins développés. Le redressement peut s’avérer plus rapide et efficace s’il existe des dispositifs institutionnels solides et des mécanismes financiers et politiques.
Ø Une meilleure préparation permet aux communautés de se relever plus rapidement:
La capacité des communautés locales à gérer et à prévenir les catastrophes naturelles et le changement climatique est un élément capital. Selon des études, 90% des survivants en cas de catastrophes sont secourus par leur voisinage, un niveau de mobilisation qui ne faiblit pas au cours du redressement. Il est important de considérer ces communautés comme des partenaires au même titre que le gouvernement dans le cadre d’un redressement résilient. L’appropriation et le leadership au niveau local sont déterminants pour trouver des solutions durables permettant de gérer les risques et les chocs éventuels.
Ø La participation des femmes au redressement en tant qu’actrices est essentielle pour reconstruire en mieux:
La marginalisation et la vulnérabilité des femmes vivant dans la pauvreté empirent à la suite d'un conflit, d'une catastrophe et d’une situation d’urgence complexe. La compréhension des facteurs sous-jacents de la répercussion différenciée des crises et des conflits sur les femmes constitue un préalable à l’identification des voies et moyens pour valoriser le potentiel du leadership féminin en vue d'un redressement plus durable et inclusif, de l’édification de la paix et de la résilience des communautés.
Ø Le patrimoine culturel est un élément central du redressement résilient et de la reconstruction:
Le patrimoine culturel, aussi bien matériel qu’immatériel, est de plus en plus affecté par les catastrophes, en plus de constituer la cible directe d’attaques systématiques et délibérées dans de nombreux conflits. Le cadre de Sendai souligne la nécessité de promouvoir la résilience de cette infrastructure cruciale. La reconstruction du patrimoine culturel revêt une importance fondamentale pour le redressement résilient dans la mesure où il représente à la fois un atout à protéger et une ressource permettant de renforcer la capacité des communautés et de leurs biens à résister aux effets des catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme mais aussi à les absorber et à les surmonter.
Ø Les possibilités de nouer un partenariat avec le secteur privé doivent être particulièrement explorées, notamment en ce qui concerne le financement de la prévention des risques:
A l’évidence, il existe des arguments économiques en faveur de la reconstruction et du redressement résilients, à l’instar de la réduction des risques de catastrophes. Reconstruire en mieux et réduire les risques de catastrophes sont des processus pertinents pour la planification économique et auxquels il conviendrait d’associer davantage les acteurs du secteur privé ainsi que les autorités compétentes. Un dialogue s’impose avec la société dans son ensemble, en particulier le secteur privé. Le redressement résilient et la réduction des risques de catastrophes requièrent des investissements sans risques et résilients.
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